-GG 539 acte N° 569 paroisse Saint Nicolas de Bordeaux où il a été baptisé le 27//04/1762, né la veille dans la paroisse St Eloi, domicile de ses parents.
Pierre Garat inspira l’artiste peintre Louis Léopold Boilly (1761-1845)
«L’arrestation du chanteur Garat» huile sur panneau fut vendue aux enchères à Monaco le 7 décembre 1991, pour la somme de deux millions cent neuf mille Francs. Il avait été acheté en 1935, 76.000,oo francs.
Le tableau est parti à l’étranger, ainsi que le beau portrait de Fabry Garat vendu récemment à Paris sans avoir retenu l’intérêt des responsables du patrimoine en pays Basque.
Durant son séjour à Rouen il compose en juillet 1794 les paroles et la musique de :
 
LA COMPLAINTE DU TROUBADOUR
 
"Vous qui savez ce qu’on endure
Loin de l’objet de son amour
Oyez la piteuse aventure
D’un infortuné TROUBADOUR :
En butte à noire calomnie
Bien qu’innocent, est arrêté,
Il a perdu sa douce amie
Son talent et sa liberté
 
Le Troubadour, dès son enfance
Douces chansons d’amour chantait,
Et quand ce vint l’adolescence,
L’amour à son tour il faisait,
fut toujours heureux dans la vie
pourvu que sa belle il chantât,
Las ! chanter, aimer son amie
Sont ce là des crimes d’Etat ?
 
Quand il vit contre sa patrie
S’armer de méchants étrangers
Le TROUBADOUR quitta sa mie
Pour chanter chansons aux guerriers ;
Mais vieux troubadour par envie
Du juge a surpris l’équité,
Et la liberté fut ravie
A qui chantait la liberté
 
Loin de parents, loin de sa mie
Le TROUBADOUR toujours gémit ;
D’avoir chanté toute sa vie
Ne donne point force d’esprit
Cesse de lui porter envie,
Troubadour n’a plus son talent ;
Mais du moins rends lui son amie
S’il n’est chanteur, qu’il soit amant.
 
Plus ne revoir tant douce amie !
Plus d’elle n’entendre parler
Si du moins de sa main chérie
Un mot venait le consoler.
Mais hélas! Dans ce lieu d’alarmes
Messages d’amour n’est admis.
Faut-il priver de douces larmes
Qui toujours aima son pays
PIERRE GARAT   1762-1823
Célèbre ténor originaire du Sud-Ouest
 
Pierre Garat célèbre ténor et chanteur préféré de Marie Antoinette est né à Bordeaux  le 26 avril 1762  et non à Ustaritz comme il aimait à le faire croire.
Pierre et son frère Fabry sont les fils de maître Dominique Garat, avocat à la cour de Bordeaux et de Mlle Françoise Gouteyron
Les neveux de son père Dominique Joseph Garat (1749-1833) futur député du Labourd, furent, ministre, académicien et comte d’Empire.
 
Pendant la période la plus noire de la Révolution, Pierre Garat se réfugia à Rouen avec le violoniste Rode.
 
Par ordre du Comité révolutionnaire "le citoyen Pierre Garat, 30 ans, artiste, domicilié à Rouen depuis 19 mois, aucun revenu, étranger suspect est mis en état d’arrestation et enfermé dans la prison de Yon."
 

Avant sa libération, Pierre Garat dut s’acquitter de la somme de 15O Livres  pour frais de détention dans la Maison Nationale de Sûreté de ROUEN pendant 6O jours. Au dos du reçu GARAT écrivit :
«Je suis ARTISTE et n’ai d’autres moyens d’exister que par mon talent. Je suis privé de liberté depuis huit mois. Il y a longtemps que je suis aux expédients pour vivre ici et payer la dépense indispensable… ». La signature est suivie de trois points.
Garat était membre de la Loge des Neuf Sœurs à Paris.
 
Réfugié dans la famille du musicien Boïeldieu, Garat est mentionné à Rouen dans 14 concerts avec les violonistes Rode et Kreutzer. Il retrouva son public et la célébrité sous le Directoire et fut nommé professeur de chant au Conservatoire de Musique de PARIS dés sa création.
 
Il est décédé (célibataire) à Paris au 182 rue Montmartre le 1er mars 1823, le décès a été déclaré par son frère cadet Fabry Garat, également auteur et compositeur de romances.
 
On peut voir le portrait de Pierre Garat au musée Bonnat (N°368) à Bayonne et son buste en bronze au Père Lachaise, dans le carré des musiciens avec Adrien Boïeldieu, Bellini, Vincent et Jacques Delille.
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