AGNES SOURET
élue en 1920 "La plus belle femme de France"
Première MISS FRANCE
Depuis quelques années était organisé en Amérique au lendemain de la première guerre mondiale un concours de « la plus belle femme ». Un journaliste parisien décida de s’en inspirer et créa en 1920 le premier concours de « la plus belle femme de France ».
2063 jeunes femmes se portèrent candidates, et parmi elles une jeune fille, Agnès SOURET habitant avec sa mère dans le coquet village d’Espelette. Elle envoya sa photographie accompagnée de ces quelques lignes «Je n’ai que 17 ans, dites moi si je dois traverser la France pour courir ma chance»
Après les éliminatoires une cinquantaine, dont Agnès Souret furent convoquées à Paris. Le nom d’Agnès Souret d’une beauté remarquable revenait sans cesse dans la préférence des lecteurs du journal, prés de 100.000 voix se prononcèrent en sa faveur.
Bien des légendes ont été colportées par des journalistes sur ses origines et son destin tragique. La vérité se découvre dans les registres d’Etat Civil et les recensements population de Bayonne.
SOURET Agnès est née à BAYONNE le 21 janvier 1902 au numéro 32 des remparts Lachepaillet, présentée et déclarée à la mairie le 24, fille naturelle de Marguerite SOURET âgée de vingt ans, non mariée, sans profession, demeurant à Bayonne. Pas de mention les années suivantes du nom du géniteur. En 1907 elle se déclare définitivement comme mère de sa fille naturelle Agnès (mention marginale dans l’acte de naissance)
Marguerite Souret était elle-même née le 26/11/1881 à Saint Esprit lès Bayonne. On la retrouve quelques années plus tard à Bordeaux. Agnès Souret porte le patronyme de son grand-père maternel Henri Souret agent des douanes en poste à Bidarray (natif de Lanne en Baretous) époux de Jeanne Carrica de la maison Chabatene Higoin quartier Etxave d’Ossès..
Agnès Souret a donc une ascendance Béarnaise et Basque, et non bretonne comme indiqué par erreur sur Wikipédia et autres.
Tout juste âgée de 18 ans, d’une beauté extraordinaire, Agnès Souret fit la couverture des magazines de l’époque. Fêtée, présentée ou plutôt exhibée par les organisateurs du concours, on tenta d’en faire une actrice de cinéma. Elle tourna deux films sans grand succès.
En 1928 une grande tournée de plusieurs mois en Argentine fut décidée. Il fallait se montrer dans la capitale des plaisirs et de la mode du moment : Buenos Aires.
C’est de là qu’arriva au mois de septembre la terrible nouvelle, la tragique disparition d’Agnès SOURET victime officiellement d’une péritonite. Bien entendu, une péritonite semblait une fin trop banale pour un journaliste qui inventa une rivalité amoureuse entre deux Argentins. L’amoureux éconduit aurait assassiné la Belle.. !
Marguerite Souret effondrée fit rapatrier en France le corps de sa fille pour l’inhumer dans un tombeau digne de sa beauté. On peut voir de nos jours, au chevet de l’église d’Espelette, le mausolée de marbre rose, orné du portrait d’Agnès Souret dans un médaillon sculpté par Lucien Danglade , et l’inscription : « A ma fille douce et jolie, elle fut une petite rose sans épines »
Acte de naissance N°35 de 1902 –Mairie de Bayonne- Présentée par la sage femme Anne Seglan.
Au numéro 33 Remparts Lachepaillet est née en 1730 une autre célébrité bayonnaise, Marguerite Brunet plus connue sous son nom d’artiste La MONTANSIER, qui créa une salle de spectacle à Versailles pour distraire Marie Antoinette et sa Cour, et à Paris le Théâtre Montansier au Palais Royal.
(Plaque à Bayonne sur le N°41 rue des Faures, maison transversale donnant sur les remparts Lahepaillet)
Décédée en septembre 1928 à Buenos Aires, sans autre précision (mention marginale sur l’acte de naissance).
Lucien Danglade (1891-1951) Elève de Charles Despiau à Mont de Marsan. Lucien Danglade a réalisé de nombreux monuments aux morts.